Comment parler à bébé Poitiers
Émilie Chauvet

Émilie Chauvet

Psychologue

Article révisé par 

le comité Psychologue.net

Lecture : 2min

Mots-clés

Enfant – Adolescent

Comment faut-il parler à bébé ?

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Psychologue mais aussi et avant tout parce que je suis maman de trois adorables filles, j’ai souhaité partager avec vous un extrait du livre de Anne BACUS « votre bébé de 1 jour à 1 an ».

Avant de déterminer la façon dont il convient de parler à un bébé, il est nécessaire de revenir sur la nécessité qu’il y a à lui parler, tout simplement. Encore trop de gens pensent qu’il est inutile, voire ridicule de parler à un bébé, dans la mesure où celui-ci ne vous comprend pas. Or :

  • Rien ne vous dit qu’il ne vous comprend pas; s’il ne connaît pas précisément le sens des mots, il perçoit le contenu global à travers une interprétation très fine du « non-dit » que sont les intonations, les mimiques et le ton de la voix.
  • Même s’il ne comprend pas, il est conseillé de lui parler, justement pour qu’il comprenne.

L’aptitude au langage est présente chez tout être humain de façon innée. Il apprendra à parler sans difficulté pourvu qu’il ait trouvé autour de lui, à l’âge requis, la « parole » nécessaire, variée, tendre et porteuse de sens. Non seulement l’aptitude de base restera lettre morte si l’enfant n’est pas, dès son plus jeune âge, intégré dans un processus de communication verbale, mais en plus l’acquisition d’un bon langage est directement fonction de la quantité et de la qualité de celui qu’il aura entendu. Le langage, c’est ce qui nous fait êtres humains. Parler à l’enfant, c’est le respecter et l’intégrer dans la communauté humaine.

Quelles conclusions ?

  • Le bébé a absolument besoin qu’on lui parle et qu’on l’écoute, l’accompagnant, très jeune, dans ses gazouillis et dans ses productions vocales. Dans ces moments-là, il est important de savoir lui parler « bébé ».
  • À côté de cela, il faut parler à l’enfant avec des mots et des phrases du langage courant. Comment l’apprendrait-il autrement? Il ne s’agit nullement de le saouler de mots, l’entourant d’un discours ininterrompu dans lequel il n’aurait pas sa place: on n’apprend pas à communiquer en écoutant la radio! Il s’agit de s’adresser à lui pour lui parler de ce qui le concerne, des mots de sa vie.

Dites-lui qu’il est 8 heures et qu’il ira bientôt se coucher, que son biberon sera vite prêt, que vous entendez son bain couler. Dites-lui comment s’appellent les parties de son corps ou les objets qui l’entourent. Confiez-lui que vous êtes fatiguée, que vous avez l’impression qu’il s’est enrhumé. Demandez-lui s’il aime ce légume ou s’il trouve que cette fleur sent bon. Dites-lui votre amour…au fil de la vie.


Ce dialogue chaleureux va le mettre en confiance. C’est votre voix entendue depuis une autre pièce qui le rassure sur votre absence et ces mots: « Attends-moi, je reviens ». Ce sont vos mots qui lui donnent le courage d’affronter une réalité bien mystérieuse et inquiétante. Ce sont vos propos rassurants qui l’aident à supporter les frustrations de son existence et à supporter l’attente.

Alors faut-il lui parler un langage de bébé ?


Cela dépend uniquement de vous, si cela vous semble plus naturel. Votre enfant, lui, n’a pas d’a priori. Il n’aura pas plus de mal à comprendre « chat » que « minet », « main » que « mimine ». Il utilisera ce que vous utiliserez. S’il commence par dire « le oua oua » au lieu de dire « le chien », c’est que ses cordes vocales sont encore immatures et que ce « oua oua » signifie bien plus que le seul mot chien. Mais très vite, il l’abandonnera de lui-même au profit du bon mot si, au lieu de reprendre ce mot de bébé à votre compte, vous lui répondez: « Ah oui, tu as bien reconnu le chien, bravo. »


Lui apprendre un mot « bébé » a un inconvénient: l’enfant devra un jour « désapprendre » ce mot pour employer le mot correct. Alors pourquoi ne pas utiliser d’emblée ce dernier? Sans pour autant employer un vocabulaire et des tournures sophistiqués, il semble toujours préférable d’utiliser le mot précis.
L’essentiel est toujours de parler avec (et pas seulement « à ») votre enfant de façon naturelle, intéressée et en accord avec la réalité. N’en doutez plus, il vous comprend !